Annonce d’une tumeur cérébrale chez l’adulte

** Les réactions à l’annonce de la maladie

Ces réactions sont de deux ordres : les réactions immédiates et les réactions différées.
Les réactions immédiates peuvent être très violentes, d’une extrême tension entraînant des questions qui ne doivent pas déstabiliser le médecin, ce qui amènerait le patient à croire déceler un sentiment d’impuissance chez le médecin face à la maladie. Les émotions du patient peuvent être bloquées (allant jusqu’au mutisme) ou libérées sans contrôle (choc, incrédulité, déni, confusion, peur, colère, culpabilité, désespoir, soulagements…).
Les réactions différées ont été décrites par Kübler-Ross (36,37) ; elles sont variables mais suivent plusieurs étapes, tant pour le patient que pour sa famille :
- La sidération : liée à l’état de choc, phase d’abattement, de stupéfaction, d’altération des fonctions instinctuelles, elle limite la mémorisation ;
- Le déni et la révolte : refus de la réalité, jusqu’à la méfiance du médecin ;
- La dramatisation excessive : création de sentiments de désespoir allant aux idées suicidaires ;
- Le marchandage : tentative de négociation de la maladie et du traitement pour tenter d’échapper à la maladie, voire de guérir ;
- La dépression : réaction de défense ;
- L’acceptation : résignation et recentrage du patient sur lui-même.

En ce qui concerne des soignants, l’annonce d’un diagnostic grave a un impact psychologique important (52). Il est nécessaire de se protéger en analysant son propre ressenti par un travail personnel et / ou un travail de groupe au sein d’un service (débriefing des situations complexes).