Annonce d’une tumeur cérébrale chez l’adulte

** Les annonces

Il n’y a pas une annonce, mais une succession d’annonces, depuis la suspicion du cancer jusqu’à la fin de vie.
-  L’annonce de la présence d’une tumeur cérébrale, découverte suite aux signes cliniques neurologiques (crise d’épilepsie, déficit moteur, troubles du langage, visuel, cognitif…) et aux résultats de l’imagerie (scanner, IRM), les premiers jours après l’arrivée dans le service de neurochirurgie.
-  L’annonce de l’intervention chirurgicale à visée diagnostique ou thérapeutique (biopsie ou exérèse) et des séquelles post-opératoires possibles (apparition ou aggravation du déficit neurologique).
-  L’annonce du diagnostic, lors d’une consultation dédiée par le neurochirurgien, avec les résultats anatomo-pathologiques.
-  L’annonce du traitement complémentaire, défini en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) et proposé au patient, et de ses effets secondaires (asthénie, alopécie localisée, nausées…).
-  L’annonce des conséquences de la maladie (interdiction de conduire si crise d’épilepsie…), de la rechute potentielle.
-  L’annonce de l’abstention thérapeutique, éventuellement.
-  L’annonce de l’imminence de la fin de la vie.
Selon le cas, ces différentes annonces n’ont pas toujours lieu (intervention chirurgicale non envisageable, aggravation très rapide de l’état du patient…) ; elles peuvent aussi se faire dans un ordre différent.
L’information médicale est une tâche complexe qui exige une stratégie de communication (21), adaptée à chaque patient ainsi qu’aux proches et qui doit s’ajuster dans le temps ; c’est en soi un acte thérapeutique (42). « L’important, c’est ce qui est compris, pas ce qui est dit. » (27). Pour le médecin, comme pour le patient l’annonce peut mal se passer et s’avérer traumatisante. Ainsi le médecin élabore également ses propres mécanismes de défense : le mensonge par omission, la rationalisation (jargon médical incompréhensible), la fuite en avant (aucune place pour l’expression du patient) (53).